Économie


Publié le 8 juin 2018 par LPG Roumanie

La corruption est souvent un frein pour de nombreuses entreprises étrangères qui seraient tentées d'investir en Roumanie mais qui, dans le même temps, ont peur de ne pas pouvoir ensuite contrôler sereinement leur investissement, craignant de trouver un Roumanie un contexte essentiellement corrompu, voire mafieux. Il est donc important de faire un point objectif sur la situation actuelle de la Roumanie au regard de la corruption.

La corruption existait déjà en Roumanie sous le régime communiste (des années 50 aux années 90). Elle était alors, pour chaque fonctionnaire, le moyen d'améliorer un peu l'ordinaire, et, pour tous, la clé indispensable pour évoluer dans un système miné par la bureaucratie (marché noir).

A la chute du mur, tandis que la Roumanie s'enfonçait dans le marasme économique des années 90, la corruption s'est généralisée à toutes les zones de l'économie roumaine... La "spaga", c'est-à-dire la coupure du billet que l'on devait glisser entre les mains de tous ceux qui détenait le moindre pouvoir (policier, douanier, médecin, juge, contrôleur fiscal, ou même gardien de parking) était devenu le sésame indispensable, la norme de fonctionnement de la société roumaine.

Pour autant, la population avait conscience que ce système de corruption généralisée gangrénait l'économie et empêchait tout décollage économique sérieux. A la suite de ce constat, plusieurs plans de lutte ont été mis en place au cours des années 2000.

D'autant que la lutte contre la corruption a été la condition sine qua non posée par la commission de Bruxelles à l'adhésion de la Roumanie dans l'Union Européenne (c'est d'ailleurs les retards pris dans la lutte contre la corruption qui avait valu à la Roumanie de voir son adhésion à l'Union Européenne repoussée de 2006 à 2008).

Cette lutte contre la corruption a notamment pris la forme de la mise en place d'un parquet financier (DNA) puissant, dédié spécialement à la lutte contre la corruption. Ce parquet a été doté de réels pouvoirs et investi d'une vraie indépendance. Il a ainsi pu poursuivre et condamner à des peines de prison effectives de nombreuses figures politiques (ministres, députés, élus locaux,...), des fonctionnaires (policiers, douaniers,...), des hommes d'affaires (présidents de clubs de foot,...), etc...

On trouve aujourd'hui dans chaque institution en Roumanie (dans les locaux de l'administration, de la douane, de la police, etc...) des affiches avec un numéro vert anti-corruption que chacun peut appeler (même en anglais) lorsqu'il est confronté à un problème de corruption...

Tous ces efforts ont contribué à faire nettement reculer, voire disparaître, la phénomène de la corruption en Roumanie. Dans les faits, les fonctionnaires, qui se savent surveillés de près sur ce sujet , n'osent plus s'aventurer dans un schéma de corruption, tant ils savent la probabilité d'être rattrapé élevée et le poids des sanctions lourd en cas de condamnation.

Tant est si bien que, concrètement, depuis un dizaine d'année, les entreprises roumaines ne sont plus du tout exposées au problème de corruption en Roumanie.

Des poches de résistance des habitudes anciennes de corruption demeurent à deux niveaux aujourd'hui : d'abord dans l'attribution des marchés publics (locaux, nationaux ou même européens), qui sont encore souvent le résultat d'arrangements entre amis. Et également dans le fonctionnement du système public de santé, où les citoyens roumains doivent malheureusement toujours en permanence glisser un billet d'une main aux infirmières et médecins, tout en signant de l'autre main des formulaires administratifs pré-imprimés certifiant qu'ils n'ont rien donné...