La dynamique du marché du travail roumain
Le marché du travail en Roumanie a connu une tension importante au cours des dernières années où l'offre a parfois dépassé la demande.
En effet, le dynamisme de l'économie roumaine d'une part et l'implantation de nombreuses entreprises étrangères d'autre part a conduit à l'observation d'un phénomène, dans certains domaines d'activités, où les offres d'emplois ont dépassé la demande, de sortes que certains postes sont restés vacantes.
Les employés étaient ainsi placés dans une position favorable avec le choix parmi une grande variété d'opportunités professionnelles.
Ce phénomène a en outre été amplifié par le départ de nombreux travailleurs roumains vers des économies plus développées (Canada, France, Royaume Uni, etc...) dans l'espoir (souvent déçu) d'y trouver une situation professionnelle nettement meilleure à celle qu'ils connaissaient en Roumanie.
Attirer et fidèliser les employés roumains
Contrairement à la plupart des autres pays européens, une collaboration entre un employeur et un employé au-delà de 3 ans est une situation qui s'observe rarement en Roumanie.
Suite à des études portant sur les causes du turn-over, on a pu observer que les causes de démission étaient :
Pour le personnel non cadre
- 61% le salaire / le paquet salarial;
- 17% l'éloignement entre le domicile et le lieu de travail;
- 13% la relation avec le supérieur;
- 9% la routine sur le lieu de travail, le manque de perspectives dans le développement de la carrière.
Pour le personnel cadre
- 35% l'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, la distance à parcourir entre le domicile et le lieu de travail, les déplacements professionnels trop nombreux;
- 33% le manque d'opportunités de développement de carrière;
- 22% le salaire / le paquet salarial;
- 10% la relation avec le supérieur.
Ce n'est finalement pas le salaire mais la qualité de l'équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle qui est le premier facteur d'attraction et surtout de fidélisation du personnel en Roumanie. Ce phénomène est plus sensible encore à Bucarest où la circulation et les embouteillages empoisonnent la vie quotidienne des bucarestois et des banlieusards.
Le second facteur déterminant pour la fidélisation du personnel sur le marché du travail en Roumanie est la création et le développement des opportunités professionnelles. Les employeurs doivent donc veiller à créer une vraie dynamique d'entreprise et à mettre en place des programmes de formation professionnelle, de développement personnel et ne pas hésiter à confier des responsabilité aux employés en demande de challenge professionnel.
A la différence des autres pays européens, le salaire en Roumanie n'est pas un sujet tabou. Même si le management essaie d'imposer la confidentialité en ce qui concerne le salaire des employés, il arrive très fréquement que les salariés discutent entre eux et comparent leurs salaires. Ce qui dans beaucoup de cas peut engendrer des frustrations et la prise de décision de rechercher un emploi mieux payé.
Depuis l'ouverture des frontières et la possibilité pour chaque citoyen roumain de migrer vers le pays européen de son choix, la comparaison salariale s'opérera finalement au delà même de la frontière roumaine et de nombreux travailleurs arbitreront entre le montant du salaire qu'ils reçoivent en Roumanie et celui auquel ils pourraient prétendre (ou pensent pouvoir prétendre) à Vienne, Luxembourg, Paris ou Londres... D'autant que les montants des salaires étrangers sont souvent exagérés dans l'imaginaire collectif roumain où l'étranger est systématiquement regardé comme un eldorado, tandis que les contraintes de l'immigration sont souvent sous-estimées ou carrément passées sous silence par les mêmes légendes urbaines.